Penser ou tout simplement abandonner

J'avais commencer une autre entrée, j'y ai réfléchi et je me suis dit que je devais peut-être la reformulée. Au lieu de me retaper un travail de reformulation, ben je me suis décidée à me taper un travail tout court. 

J'ai remarqué, plus souvent que jamais, que lorsque nous demandons à quelqu'un à quoi il pense, la réponse générale est: ''rien''. Comme si notre cerveau pouvait penser ''à rien''. Et bien, pas le mien. Donc lorsque nous répondons ''rien'', ben on ment. 

Dans mon cas, ce que je pense, en général, s'arrête toujours sur une pensée insignifiante, dans le style: ''il faudrait que je me récure les ongles''. Pratique en soi, mais rien qui ne vaille un prix nobel. Du moins , pour le moment, je sais que je dois laver mes ongles. Ce qui est insidieux, ce sont les innombrables (et souvent innommables pensées qui me sont venues avant cette dernière). J'ai essayé de faire un exercice et de répertorier toutes mes pensées durant 15 minutes. J'en suis un peu étourdie. Parce que lorsque nous nous attardons à ce que l'on pense ''exactement'', on engendre d'autres pensées qui possiblement n'auraient pas eu raison d'être. Explication.

Dans ma courte étendue de temps attribuée à cette activité, j'ai eu pas moins que d'une centaine de pensée. Des insignifiantes (faudrait que je change la salle à dîner de côté) à des existentielles, dérivant malheureusement de mon changement de salle à dîner. Rapport? Y'en a pas. Mon cerveau fonctionnant comme une machine 24 sur 24, j'ai parfois l'impression que je n'ai aucun contrôle. Poe avait fait une petite étude de ''comment tomber directement dans les pensées de son interlocuteur''(je ne me souviens plus de la nouvelle exactement, désolée) et je me rends compte que pitêtre, on pourrait pas ''tomber dans mes pensées'' en faisant une suite logique. Je vous fait le petit schéma qui m'a emmené à avoir une pensée ''profonde'' après la pensée du changement de ma salle à dîner.

Changement de salle à dîner - déplacer les livres qui sont dans l'entrée - en même temps, il faudrait tout aussi bien changer la bibliothèque dans l'entrée, voire la changer - merde, encore de l'argent à dépenser - et évidemment, va falloir que je coupe à quelque part...bon pas obligée - mais si je cherche quelque chose de gratuit sur Kijiji...ouain, ben la va falloir que je prenne du temps pour chercher, justement...aussi bien en acheter une - remerde, je veux pas dépenser - t'imagine les gens qui doivent travailler pour un plus petit salaire que moi? - ils font quoi eux pour s'en acheter des foutues bibliothèques? Même des livres si cela se trouve... et j'arrête là parce qu’étonnamment, là, je tombais dans le personnel, qui, je vais vous surprendre, ne me tentais pas d'exposer ici. Bon, on s'entend que ces pensées là, c'était pendant environ un 30 secondes. Mais en me concentrant sur ce que j'étais en train de penser, j'ai peut-être dévié inconsciemment ma pensée vers d'autres qui n'avait aucun rapport. Et en fait, je ne faisais qu'une liste de choses que je devais faire. Parce qu'on s'entend, j'ai pas déplacé ma salle à dîner. Je n'y ai que pensé...

Au travers mes pensées, par contre, j'en inclus diverses qui n'ont vraiment, mais alors là rien à voir avec mon fil (normal?) d'idées. J'y inclus mes filles, mon chum, ma famille, mes amis, ce que je pourrais faire, ne pas faire, les choses dont je dois me souvenir, le travail (ce dernier, depuis 1 mois, je réussis quand même bien à ne pas trop y penser, puisqu'il a occupé mes journées et mes soirées ces deux dernières semaines...mais je mens, il était toujours en background), bref, tout ces petits aléas de la vie se retrouvent immanquablement dans ma tête. Toujours. Constamment. Ajouter un autre synonyme si vous le voulez. C'est intense. Mais ce qui est le plus intense, c'est la pression ''mentale'' au quelle je me soumets. 

La pensée humaine est fascinante. La mienne me fait peur. Souvent. Je me demande pourquoi je pense tel ou telle chose. Rien de dramatique...j'en suis même venue à me dire que parfois, ne rien penser du tout, en fait, c'est trop penser...

C'est un peu un combat qu'on se livre chaque jour, ma tête et moi. Mon rationnel s'astine avec l'autre et depuis un bon bout de temps, c'est mon rationnel qui l'emporte...ça va surement péter éventuellement, ça peut pas faire autrement...en tout cas.

Pensez-y, pour voir...


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