Pharmacopée recherchée...pour guérir l'humanité
Lundi. Je sais, nous sommes mardi, à cause du congé. Je ne suis pas conne. Mais déphasée. Dépareillée, désassortie, directement tirée à 12 épingles sur une revue planétaire. En fait, je me sens parfois comme si j’étais épinglée sur un babillard, en attente qu’on me lise. Je me suis rendue compte que la seule chose que j’écrivais, outre ce que je fais au travail, était ce blogue. Pathétique. Considérant que je ne suis qu’une infime petite inscription dans le WWW. Que dire. C’est une affirmation, donc un fait dans son entièreté. Je suis entière, authentique (je ne me mens qu’à moi-même…). Alors pourquoi le sentiment d’être une note? Parce que je suis facilement ‘’oubliable’’…en fait, on pourrait me cloner, facilement apparemment, mais sans pour autant retirer mon essence. Mon sens. Mais pas mon innocence. On la remplacerait par une culpabilité décuplée par TOUS les maux de et pour la terre. Je ne suis pas ‘’citoyenne de la terre’’. Je ne suis même pas citoyenne de mon propre corps. Celui que je traîne inlassablement chaque jour, prenant diverses formes sous les divers vêtements dont je me pare. Les couleurs sont ce qu’elles sont, du moins par mes yeux, au travers de leurs cornées, de mon cerveau, de mon miroir qui boucle la vision. Donc vision d’une moi, implacable en apparence, mais pourtant oh! si douce…comme ma peau, comme le courant de l’eau dans une mer polluée. Que dire. Le maelstrom incessant qu’est ma vie intérieure. D’où l’invariabilité de ma coquille extérieure. C’est ce qui me coupe volontairement du genre humain. Volontairement…j’exagère peut-être un petit peu. Un tantinet. Une miette…vous voyez, même mes exagérations sont insignifiantes…mais emplie d’une substance avariée, digérée cinq fois, remâchée, recrachée, ingurgitée, régurgitée et finalement avalée et digérée. Je suis digérable. Je suis parfois (plus souvent qu’autrement) acidulée au goût, mais adaptable à ce que vos papilles aiment. C’est ce qui me fait défaut. Je m’adapte. Comme le caméléon. Qu’adviendra-t-il lorsque je ne m’adapterai plus à vous? À la terre? Cela se produit, sournoisement, mais cela est en train de se créer substance. J’en suis encore consciente, je peux encore le contrôler…mais pas pour longtemps. Quelque chose d’autre va émerger…elle est enfoncée depuis trop longtemps sous une vase infecte mais malgré tout chaleureuse. J’avais fait l’annonce que je changerai, que je ne serai plus…je n’ai pas besoin que l’on m’aime pour ce que je ne suis pas…mais bel et bien pour ce que je suis. Et présentement, on m’aime pour ce qui n’est vraiment pas là…d’où l’impression d’être une note qui attend patiemment d’être lue. Que dire. Patiemment. Une autre illusion. JE NE SUIS PAS PATIENTE. Je l’illusionne. J’apparence ma constance. J’auréole mon endurance. J’encens-semence mon irréelle impatience. Fais-je du sens? Nenni. Déni. Je me désaveu de ma personnalité. J’ouvre grand les bras et me laisse tomber dans le vide, en espérant pouvoir éclabousser sinistrement le tableau anarchique que vous avez peint de moi. De la vie. De la terre. Un magnifique rouge sang, entremêlant ma vomissure de fiel et de ma substance supposément digérée. Gravol dont vous devrez vous approvisionner. En énorme quantité. Un trop plein de moi ne suffira pas à vous bourrer étant donné que vous ne pourrez rien maintenir en place, tout de moi continuera de remuer en vous. Encore et encore. Une routine. Une roue. Que dire. Un poison circulaire, une folie circulaire (sic. Michel Tremblay), continuant inlassablement son excursion au fond de vos entrailles, dans vos esprits, dans votre cervelet. Tylenol. Je suis un mal de tête. Je suis un cauchemar. Je vis votre cauchemar…
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