Love-moi...ou non...
Un nouveau corps guérit toujours d’un ancien. Qu’advient-il lorsque nous pouvons, à souhait, se remémorer cet ancien compagnon de nos plaisirs? Qu’advient-il lorsqu’une invocation d’une odeur, un son, un frôlement, tout revient avec fracas, d’une façon assez abrupte, nous laissant parfois pantois de nostalgie ou tout simplement frustré de ne plus avoir accès à cet objet de désir. Dans l’autobus ce matin, pour raisons X, je me suis remémorée ce corps exactement. Malheureusement, je n’avais que des bribes de souvenirs…désespérant, considérant le fait que ce fut un corps avec lequel j’avais été heureuse. D’ailleurs, j’aurais du me douter que je ne me souvenais que très vaguement des sensations obtenues de ses mains, ne faisant pas parti de mes fantasmes. Outre le fait que je n’avais aucun mémoire de ce qu’il avait été, justement, je savais qu’il ‘’avait été’’. Je ne peux me leurrer que ces corps ont laissés leur empreinte sur moi, un peu comme un marquage au fer rouge. Évidemment, l’intensité va avec la passion. Ai-je vraiment vécu la passion? Je pourrais dire que oui. Avec ce corps uniquement. J’ai expérimenté le désir dans un autre corps, le dégout sur un autre, une attente lascive sur un dernier, mais aucun ne m’ont amalgamé toutes ses sensations. Mais le secret demeure intact. Tous ces corps m’ont un jour ou l’autre raconté une histoire. Je pouvais même lire certaines histoires d’anciennes flammes. Il suffisait tout simplement de voir les cicatrices, qu’elles soient physiques ou non, je pouvais littéralement voir ce que d’autres passions charnelles avaient laissées. Quand on se donne, on se donne…la passion du désir, de celle qui crée une attente, j’ai tout de même décidé de ne plus en faire abstraction dans ma vie. En fait, j’essaie désespérément de l’éliminer totalement. Chose qui ne sera peut-être pas possible ou qui créera des frustrations…qu’en sais-je. Je sais que c’est un autre horizon que j’essaie de m’offrir. Connaître la promiscuité sexuelle avec une autre personne m’intéresse de moins en moins. Je n’essaie pas de me convaincre, je sais juste que c’est possible. Je connais quelqu’un qui n’a pas vécu de ‘’relation’’ depuis je crois une quinzaine d’années et ne s’en porte pas plus mal. Elle aurait pu enrichir sa vie d’une autre façon mais elle a préférée y inclure une routine, dont je crois dans laquelle elle se complait. En faisant ce choix, je me dis par contre que je vais essayer de profiter au maximum de cette liberté que je m’octroie. Je ne crois pas que je sois devenue totalement frigide, ou tout simplement désintéressée…mais avoir une relation autre qu’avec moi-même et mes filles demanderait probablement des compromis et un effort que je ne pense pas que cette personne serait prête à avoir. Je sais maintenant que si relation y devrait y avoir, je ne ferais plus de compromis : elle doit s’amalgamer à notre train de vie et non le contraire. J’ai vécu pendant 6 mois une relation ou j’étais généralement perdante et que je m’imaginais mal grandir au sein de cela. Je ne donne pas pour essentiellement recevoir. Mais j’avoue que je donne tout de même quand je ne me sens pas lésée dans ce que je donne. J’ai aimé…à m’en fendre l’âme…j’aime encore, mais d’une autre façon. L’autodestruction résulte aussi dans ne vouloir que désirer…sans aimer…quels sont donc les choix? Aimer pour aimer…vivre pour vivre…cela se résume à tout simplement aimer la vie que nous respirons…et ne vivre que pour qui nous sommes, pas pour les autres (outre nos enfants/famille, il va de soi…). Je sais, c’est du nombrilisme pur et simple. Je l’aime mon nombril…il m’appartient et j’ai choisi de ne plus le partager avec personne…
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