M'accrocher

En voulant écrire une lettre de motivation pour laquelle je ne suis pas du tout motivée, j'ai quelque peu dérivé...

Je me suis remise en situation de mes années 90, mes dernières années au secondaire, mon chum de l'époque, bassiste dans un groupe-cover des années 70-80, la belle époque de certains de leurs shows, de mon aspiration à devenir comédienne, écrivaine, des trips d'alcoolémie aiguë et de drogues de toutes sortes (ben pas tant que cela), mais en particulier, de mes aspirations. J'écris depuis que je suis capable d'écrire et j'invente des histoires depuis que je suis toute petite. Mon monde imaginaire s'est un peu éclipsé au travers des années car j'étais incapable d'imaginer convenablement par écrits ce que je voyais dans ma tête. Pour ce qui est du dessin, comme je suis totalement nulle, sauf mes figurines allumettes qui sont, ma foi, bien réussies, j'ai eu un petit blocage d'écriture. Un bon écrivain doit être capable de faire vivre ses personnages et ses histoires. Ça j'y suis toujours arrivé. Mais il me manquait toujours, pour moi personnellement, des les voir ''physiquement''. J'ose croire que dans un avenir pas si lointain, certaines de mes héroines auront un visage, qu'il soit en dessin ou en mouvement. De voir vivre ce que j'ai écrit, c'est aussi une de mes aspirations. Un livre n'est jamais aussi bon que dans sa tête. Nous n'avons qu'à critiquer les films tirés de, les pièces de théâtre ou les bandes dessinées. Parfois, on est déçus, puisque selon nos gouts personnels, notre palette de couleur, nos références, ce que l'on voit est souvent loin de ce qu'on imaginait. Et ce, malgré le talent de l'écrivain. Je suis en train de me dire que j'écris parce que je sais pas dessiner. Voyons! Malgré que...

Donc, on revient sur l'imaginaire.

En fouillant plus abondamment dans ma réserve de textes (du moins ceux que je n'ai pas jetés aux ordures!) et mes idées de livres et de scénarios et de tout le reste, je me rend compte que j'en aurais une vie entière à écrire. C'est bon, j'y ai repris goût. Et j'ai repris goût à me redécouvrir à travers d'autres yeux. Je ne fais pas mention de vivre dans les yeux de d'autres. J'ai la chance de pouvoir avoir dans ma vie des gens qui peuvent et savent être objectives sur ce que j'écris. Même si je suis passée maître dans l'autoflagellation, je sais qu'il y a quelqu'un dans mon entourage qui m'arrête et me donne l'heure juste. Écrire est un besoin viscéral, il fut même un temps ou je ne voulais pas en faire ''carrière''. Je publierai peut-être jamais (c'est une réalité avec laquelle je suis prête à vivre) mais si je le fais, je voudrais que ce soit avec l'insouciance de mes 16 ans. Cette insouciance même qui nous laisse croire que nous sommes invincibles, avec l'avenir droit devant, sachant qu'on va réussir, même mieux, changer les choses. J'ai une plume forte, je sais qu'elle peut accomplir. Mon imaginaire par contre, en a pris pour son rhume. Avec ce que je sais maintenant sur la vie, les hommes et sur le reste, il m'est difficile de pouvoir en revenir à un imaginaire brut. Ajouter à cela mes références, prises ici et là, mélanger avec la désillusion et laisser macérer une quinzaine d'années, ben on a ce que l'on a présentement. Je ne suis pas différentes des trentenaires qui vivent autour de moi. Évidemment, y'en a qui ont su se caser les pieds assez tôt, autant familiales que boulot, mais je sais que je n'aurais pas pu rentrer dans ce moule-la.
Même avec des enfants, je suis une bohème sédentaire. Ceux de ma génération, qui ont réussi, ont-ils encore en tête leur 16 ans? Pour moi, il n'est jamais vraiment loin. Et j'ai toujours été une girouette, voulant tout faire, sans jamais m'accrocher sur quelque chose de vraiment concret. La vie est si courte, je ne veux pas travailler pour un autre pendant 25 ans, je veux travailler pour moi, pour le restant.

J'ai souvent mentionné que plusieurs fois dans ma vie, on voyait en moi quelque chose que je ne voyais pas. On a souvent mis plusieurs espoirs en moi, ne serait-ce qu'au niveau écriture et cinéma et en théâtre. Par contre, je suis un coït interrompu, qu'on m'avait affublé jadis . Je suis intense et ensuite, je laisse comme un arrière goût d'inachevé. Heureusement, j'ai changé. Pas trop quand même, je sais maintenant par contre de ne pas l'interrompre, le coït. Mais de garder en haleine jusqu'à l'explosion. Et ce pourrait être cela, ma référence. Faire en sorte que les gens en demandent plus. Je sais qu'impossible n'existe pas (pas quand il s'adresse à moi par contre...mais là aussi, je suis en train de changer ma perception de...). Au final, il est plus difficile pour moi de récupérer ce que j'étais avant que pour vous, de me découvrir maintenant. Le passé n'est jamais vraiment très loin, suffit seulement de l'adapter...

NPDA : l'évolution de chacun dépend toujours et intrinsèquement de tous. Nous ne pouvons ''évoluer'' seuls, dans notre coin. Ce serait se créer sa propre r-évolution. J'ai réussi à m'en tirer, lors de mon adolescence, grâce à mes amis du temps et ma famille, mais surtout, en m'accrochant. Trop souvent, à cet âge, nous sommes insouciants, certes, mais nous avons trop de questionnements. En gros, écoutons nos jeunes, ne les brimons pas trop...

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