L’avant, le pendant et le pourtant

Sorte de mea culpa pour me sentir comme je me sens, présentement.

Avant mon mariage, nous étions un couple de ce qu’il ya de plus banal. Du moins, en apparence. Je me suis rendue compte, depuis maintenant 2 ans qu’il n’en n’est rien. Il est facile de dire que notre couple est exceptionnel et ‘’sua coche’’. Sans comparer, je crois que nous le sommes. Pour diverses raisons.

Évidemment, avant de ‘’faire le grand saut’’ ou plus négativement, se ‘’mettre la corde au cou’’, j’ai beaucoup réfléchi. Énormément réfléchi. Trop réfléchi. Souvent des pensées que je n’ai pas automatiquement partagées avec l’être aimé. Par défaut de pudeur? Pas vraiment. Plus une incertitude, encore omniprésente, que j’ai pas le ‘’droit de penser’’ ce que je pense. Ce qui est totalement faux. Ce qu’on arrive pas à rentrer dans notre tête, c’est qu’à moins d’être une tarée sanguinaire qui se transforme en monstre les soirs de pleine lune, ben il va écouter. L’élu de notre cœur pourrait nous regarder avec en tête le fait que nous nous sommes transformée en la dite bête citée plus haut, mais seulement pendant un quart de seconde. Je sais pas ce qui se passe dans la tête de mon chum. J’y suis pas. Je sais par contre qu’on peut se parler. J’en suis encore à apprivoiser ce principe. Le fait que nous sommes un couple ‘’sua coche’’ (mon dieu que je vais devoir l’expliquer celle-là), c’est qu’aussi, on se complémente tout en ne se parlant pas. Difficile, puisque j’ai marié un français! Mais on le fait. Ça aussi, c’est fascinant. Tsé, tu te dis que surement, ça, ça ne durera pas. Pas sure. Je crois plutôt le contraire. Si on garde tous nos sens ouverts, je crois que cela peut perdurer et voire même s’accentuer. Évidemment, il faut tout même y travailler un petit peu. J’apprivoise donc au fur et à mesure la vie de couple. Mon chum aussi. Puisque en ce moment, nous en sommes tous les deux à des records personnels. Pas suffisant par contre pour aller voir les records Guinness. Une petite victoire, même à deux, demeure une victoire.  Elle l’est d’autant plus grandiose lorsque nous pouvons la partager.

Mon mariage était rapide. Très. Ce n’est pas un reproche. Je n’aurais pas voulu d’un gros truc à l’église. Je n’aurai pas voulu d’un gros truc, point. Quoique déjà, d’aller le faire en France, c’est déjà gros. Le voyage et l’organisation à distance. Et l’organisation ‘’on the spot’’. Nous nous en sommes sortis vivants.
Je voulais faire un petit aparté. Je suis d’un tempérament extrêmement conciliant et surtout, j’essaie, le plus souvent que la situation se présente, observer les deux côtés. Surtout en amitié et indéniablement en couple. Je ne parle que très rarement au-dessus de mon chapeau et lorsque je le fais, c’est que je trouve qu’il y a matière à. Donc, en général, dans mes relations de tout les jours, que ce soit au boulot, à la maison, entre amis, bref, dans toutes les sphères de ma vie, je ne fais que de ‘’petites crises’’ personnelles. J’ai conscience que chacun a sa petite bulle et qu’il faut pas trop aller la péter. Je suis qui moi pour bouleverser tes conventions? À moins que je n’arrive avec ‘’ze idea du siècle’’, ben je me la ferme. Et je me fais bercer par la vie. Point. (Pas totalement vrai : souvent, je provoque des situations, malgré moi. Et souvent, je provoque mon destin, malgré les autres J). Donc. C’est un trait de caractère qui parfois, tombe sur les nerfs. Je vous aime comme vous êtes. Faites donc de même. Fin de l’aparté. Qui n’avait vraiment pas rapport. Sauf pour le pourtant. J

Pourtant. Au travers des mots et des promesses, des lois et des obligations, je n’ai jamais été aussi sure d’une décision. Et aussi effrayée de cette même décision. Je ne me suis pas marié pour divorcer dans 2 ans. Aussi utopique que cela puisse paraître, je me suis ‘’assuré’’ un partenaire de vie. Jusqu’au bout. Pourtant, je ne contrôle toujours pas ce qui se passe dans la tête de mon maintenant mari. Et c’est bien comme cela. La ‘’control freak’’ en moi sais pertinemment que je ne peux qu’influencer infiniment ses pensées, moduler parfois son raisonnement. De peu. Cette euphorie effrayante, acérée par le ‘’non contrôle de l’autre’’, me mets au aguets, me fait prendre conscience de moi, à travers l’autre*. Parce qu’on ne veut qu’il arrête de nous aimer. On ne veut pas qu’il se tanne. On ne veut pas qu’il ne veuille plus avancer. On ne veut pas. Tout simplement. Et pourtant, j’ai dit oui. J’ai dit oui à cette euphorie, qui saura, à travers le temps, se transformer en un doux mélange d’audace, d’inventivité, d’inhibition émotive, de folies et de bonheurs renouvelés, en espérant que de l’autre côté, c’est cette même ‘’euphorie’’ qui motive.


*Je ne parle pas de mes filles dans cet article, c’est un autre texte. Intrinsèquement imbriqués l’un dans l’autre, mais néanmoins séparés.

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