Une décision de société
On ne peut rester silencieuse ou insensible sur la décision qui a été rendue hier au procès de Guy Turcotte. Le rester ferait de moi possiblement un aussi gros monstre que cette personne justement. Par contre, je suis restée silencieuse. Je suis restée insensible lors de cette annonce. Pourquoi? Même en discussions hier avec des amis, je n'ai pu exprimer mon point, sachant très bien qu'il aurait été mal perçu. Comme généralement je m'exprime mieux par écrit, j'ai un besoin de le faire et immanquablement, de le partager.
Entendons-nous bien, je ne suis pas pour ce qu'il a fait, faudrait être plus malade que lui pour être d'accord. Et évidemment, pardonner est hors de question. Le geste en soi (je parle du geste, je parle pas des évènements qui ont conduits à, nuance) est inhumain, inconcevable et forcément égoïste. En fait, tout en ce geste est inconcevable et inexcusable.
En relisant certains faits du procès (pas du drame), un ressort du lot. Ce n'est pas un juge qui l'a jugé, c'est le jury. Pendant 6 jours ils ont délibérés sur le sort d'un de leur pairs. En fait, Guy Turcotte a été jugé par nous. Bon, un échantillon de notre société, il va de soi, mais c'est la justice de l'homme qui l'a jugé. Pas le ''système de justice'' en soi. Ça je trouve, est encore plus aberrant. Je ne peux qu'imaginer les jurés et la tâche qu'ils ont du accomplir. Ce sont 11 personnes qui l'ont déclarés non criminellement responsable. 11 êtres humains qui ont décidé du sort d'un autre être humain. Maintenant, je me pose la question: malgré notre indignation et notre répulsion face à cette décision, peut-on consciemment affirmer que finalement, nous ne sommes qu'humain? Vous imaginez vouloir le lapider dès que vous le verrez. Soit. Moi je pense encore aux jurés. Et leur décision. Qu'ont-ils entendus pour en arriver à ce verdict? Ils étaient quand même 11 et ils sont arrivés à la même décision. Soit que Guy Turcotte est un fin manipulateur (ce qui est forcément le cas), soit que les 11 jurés n'ont pas réfléchis intensément à la décision qu'ils allaient rendre (ce que je doute énormément). Si nous, en tant qu'observateurs lointains de ce procès (même si vous lisiez les compte-rendus quotidiens, ce ne sont que des comptes-rendus) nous l'aurions lyncher sur place, pourquoi 11 personnes saines d'esprit l'ont tout banalement laissé aller? Il a été jugé par la société. Et je crois que c'est aussi cette partie qui nous révolte. Je n'irai pas lancé des pierres au jury, je leur donnerait plus une tape dans le dos. Je peux à peine m'imaginer (non c'est faux, je peux facilement m'imaginer) ce qui se passe dans leur tête en ce moment. Je peux garantir que malgré l'unanimité, certains jurés en feront une dépression. Ou un requestionnement. Le geste est impardonnable et condamnable. Les circonstances le sont-elles?
En gros, je me rends compte que finalement, ce procès avec jury remet en question et de beaucoup non pas le système judiciaire (ca c'est un autre débat, tout aussi conflictuel que controversé) mais bel et bien notre système de valeur en tant que société. Pour avoir vécu une dépression intense, je peux sincèrement dire que je n'aurais jamais, jamais, jamais, jamais touché un cheveu de mes filles. Ce qui s'est passé dans la tête de cette être (ahem, humain disons) lors de cet acte immonde dépasse probablement toute compréhension. On ne demande pas de comprendre, mais bel et bien de punir et surtout, d'exclure. Une folie passagère ne peut pardonner un tel geste. Mais maintenant, on fait quoi? On se rassemble pour aller lui faire la peau? Serions-nous meilleurs? La loi du Talion serait applicable dans ce cas? http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_du_Talion.
En fait, on tourne en rond. C'est jamais tout à fait noir ni tout à fait blanc. On peut utiliser nos zones grises en tant que société pour excuser certains gestes. Mais on ne peut pas dans ce cas. Car nous faisons partis de la décision. (j'entends clairement vos indignations, ne vous inquiétez pas). Effectivement, nous n'étions pas là, nous aurions condamné ce fils de *&?%, on aurait donné une tout autre décision. Peut-être. Peut-être pas. 11 est un minuscule échantillon de notre bon sens. N'empêche que j'espère sincèrement qu'ils ont été choisis pour leur impartialité et non par une tout autre instance que je ne peux que m'imaginer.
Finalement, tout est automatiquement noir. Noir dans le cœur de cette mère qui ne récupèrera pas l'amour de ces enfants, qui ne les verra pas grandir, s'épanouir, devenir adultes et vivre.
Vivre. Un bien petit mot pour une trop grande charge. Heureusement qu'il y a des gens qui prennent cette décision en main et décide du sort d'autrui! (juste pour
être sure, c'est un énorme sarcasme...pour ne pas tomber dans le cynisme!)
Entendons-nous bien, je ne suis pas pour ce qu'il a fait, faudrait être plus malade que lui pour être d'accord. Et évidemment, pardonner est hors de question. Le geste en soi (je parle du geste, je parle pas des évènements qui ont conduits à, nuance) est inhumain, inconcevable et forcément égoïste. En fait, tout en ce geste est inconcevable et inexcusable.
En relisant certains faits du procès (pas du drame), un ressort du lot. Ce n'est pas un juge qui l'a jugé, c'est le jury. Pendant 6 jours ils ont délibérés sur le sort d'un de leur pairs. En fait, Guy Turcotte a été jugé par nous. Bon, un échantillon de notre société, il va de soi, mais c'est la justice de l'homme qui l'a jugé. Pas le ''système de justice'' en soi. Ça je trouve, est encore plus aberrant. Je ne peux qu'imaginer les jurés et la tâche qu'ils ont du accomplir. Ce sont 11 personnes qui l'ont déclarés non criminellement responsable. 11 êtres humains qui ont décidé du sort d'un autre être humain. Maintenant, je me pose la question: malgré notre indignation et notre répulsion face à cette décision, peut-on consciemment affirmer que finalement, nous ne sommes qu'humain? Vous imaginez vouloir le lapider dès que vous le verrez. Soit. Moi je pense encore aux jurés. Et leur décision. Qu'ont-ils entendus pour en arriver à ce verdict? Ils étaient quand même 11 et ils sont arrivés à la même décision. Soit que Guy Turcotte est un fin manipulateur (ce qui est forcément le cas), soit que les 11 jurés n'ont pas réfléchis intensément à la décision qu'ils allaient rendre (ce que je doute énormément). Si nous, en tant qu'observateurs lointains de ce procès (même si vous lisiez les compte-rendus quotidiens, ce ne sont que des comptes-rendus) nous l'aurions lyncher sur place, pourquoi 11 personnes saines d'esprit l'ont tout banalement laissé aller? Il a été jugé par la société. Et je crois que c'est aussi cette partie qui nous révolte. Je n'irai pas lancé des pierres au jury, je leur donnerait plus une tape dans le dos. Je peux à peine m'imaginer (non c'est faux, je peux facilement m'imaginer) ce qui se passe dans leur tête en ce moment. Je peux garantir que malgré l'unanimité, certains jurés en feront une dépression. Ou un requestionnement. Le geste est impardonnable et condamnable. Les circonstances le sont-elles?
En gros, je me rends compte que finalement, ce procès avec jury remet en question et de beaucoup non pas le système judiciaire (ca c'est un autre débat, tout aussi conflictuel que controversé) mais bel et bien notre système de valeur en tant que société. Pour avoir vécu une dépression intense, je peux sincèrement dire que je n'aurais jamais, jamais, jamais, jamais touché un cheveu de mes filles. Ce qui s'est passé dans la tête de cette être (ahem, humain disons) lors de cet acte immonde dépasse probablement toute compréhension. On ne demande pas de comprendre, mais bel et bien de punir et surtout, d'exclure. Une folie passagère ne peut pardonner un tel geste. Mais maintenant, on fait quoi? On se rassemble pour aller lui faire la peau? Serions-nous meilleurs? La loi du Talion serait applicable dans ce cas? http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_du_Talion.
En fait, on tourne en rond. C'est jamais tout à fait noir ni tout à fait blanc. On peut utiliser nos zones grises en tant que société pour excuser certains gestes. Mais on ne peut pas dans ce cas. Car nous faisons partis de la décision. (j'entends clairement vos indignations, ne vous inquiétez pas). Effectivement, nous n'étions pas là, nous aurions condamné ce fils de *&?%, on aurait donné une tout autre décision. Peut-être. Peut-être pas. 11 est un minuscule échantillon de notre bon sens. N'empêche que j'espère sincèrement qu'ils ont été choisis pour leur impartialité et non par une tout autre instance que je ne peux que m'imaginer.
Finalement, tout est automatiquement noir. Noir dans le cœur de cette mère qui ne récupèrera pas l'amour de ces enfants, qui ne les verra pas grandir, s'épanouir, devenir adultes et vivre.
Vivre. Un bien petit mot pour une trop grande charge. Heureusement qu'il y a des gens qui prennent cette décision en main et décide du sort d'autrui! (juste pour
être sure, c'est un énorme sarcasme...pour ne pas tomber dans le cynisme!)
Commentaires
Un Père au Lac St-Jean viol et mutile ces deux filles et deux autre garçons (ils ne sont pas mort, mais seront marqués à vie de cet abus) Jury ou pas... il écope de 2 ans moins 1 jour, la même semaine: Un homme tue l'attachée politique du député de Kamouraska. Lu juré, la société... le condamne à 25 ans ferme... En voulez vous d'autres..? C'est pas la loi du Tailon que je demande... Car «nous» sommes mieux que ça où, à tout de moins, de ces états «d'âmes». Il me semble que le je ne nous, avec ou sans système de justice.. ce fait manipulé et on nous envois comme message: tuer, mutilier, violer, pédophiliser... c'pas grave... tuer par compassion, tuer un personnage publique, d.fendre sa famille face à des intrus, user d'humanité: ça sera puni, parce que vous avez été indépendant, vous n'Avez pas appelez le «système» pour vous défendre (Latimer, John McDarcy tuant par balle deux hommes qui violaient sa femme et ses filles dans sa maison, tu n'as pas le droit de défendre ta famille, ta vie, on va te le faire payé...) Voilà, c'est tous ce que j'avais à dire. Et pour finir avec l'accent du père de Rachid: «Salopards de système» et vive la vie! Arrêter de vous tuer et mettez vous à mort ,-) xxx